Toc toc, ici le SDT

Léna rentra à son appartement après une nuit de travail plutôt éprouvante.
Les patients hospitalisés en chirurgie ont besoin de nettement plus de soins et de surveillance que ceux qu'elle avait eu à fréquenter lorsqu'elle travaillait au Riverview Psychiatric Center . Cependant elle ne regrettait pas le moins du monde d'avoir changé sa spécialité, aujourd'hui elle se considérait plus comme une infirmière que comme une animatrice ; en effet lorsqu'elle assurait les gardes en psychiatrie elle passait ses journées à jouer aux cartes avec les patients et à leur servir la tisane du soir, sans pour autant aborder la dimension humaine de son travail.

Depuis près d'un mois elle assurait des gardes au bloc et d'autres en soins post-op, cette nuit-là avait été assez dure, un patient avait souffert de complications et était décédé avant même qu'elle n'ait eu le temps d'intervenir ; et d'autres avaient dû recevoir des soins d'urgence . La mort fait partie de son travail mais ce que la jeune fille a du mal à supporter c'est l'impuissance face à celle-ci.
Alors, après avoir fini son service elle se regarda dans le miroir, sourit et quitta le Blue Hill Mémorial Hôpital en laissant ses problèmes professionnels au vestiaire.

En rentrant chez elle, Léna s'affala dans son vieux canapé clic-clac ; mais à peine eut-elle posé ses fesses que quelqu'un sonna à sa porte. Elle se leva désespérée, ouvrit ladite porte et se retrouva à face avec un homme imposant affirmant être un vieil ami de sa défunte grande tante Catherine. Il assura aussi travailler pour l'armée, sur un projet dont Catherine faisait également partie. Il lui expliqua alors que l'armée des États-Unisavait besoin de personnels soignant au sein de leur fameux projet et qu'a l'époque sa grand-tante croyait particulièrement en elle. Mais avant d'en savoir plus, elle devait signer un accord de confidentialité ; accord qu'elle signa presque sans réfléchir en pensant à Catherine. Si sa grand-tante l'avait recommandé avant même que Léna ait commencé ses études, c'est qu'elle devait être à la hauteur . De plus une expérience dans l'armée ne pourrait qu'être bénéfique.

Quelques heures plus tard les valises de la jeune infirmière étaient prêtes, et elle embarquait dans un hélicoptère de l'armée. Durant le vol, elle n'eut le droit à aucune réponse et lorsqu'elle eutatterri, deux gardes militaires l'escortèrent dans la base. Ils empruntèrent un ascenseur, puis un second avant d'arriver dans une grande salle de réunion. Un immense rideau de fer couvrait,la baie vitrée sur sa droite. Un homme mince de très grandes tailles se tenait devant en grommelant, son accent était incontestablement écossais. Elle s'avança à coté du jeune homme:

« Je me demande ce qu'il y a derrière! Oh pardon, je m'appelle Léna... Langford, mais je préfère Léna »

Aberdeen, Ecosse, deux jours avant d’embarquer pour le programme top secret.

Ryan était au pub « The Auld Alliance », charmant repaire pour notre linguiste, où il pouvait boire tout en étudiant. Le patron avait l'habitude de le voir et il lui réservait toujours la même place, près de la cheminée. C'était toujours un plaisir pour notre écossais d'arriver et de trouver une place bien chaude et une bonne bière stout. Et il faut dire que là, il avait bien besoin d'être chouchouté et cajolé. Le patron s'en doutait et il amena aussi une bonne assiette d'Aberdeen Angus avec quelques frites. "Thanks Mate".

Il faut dire que la situation était délicate. Lors de son séjour en Afrique, on lui avait proposé une offre étrange, mais terriblement alléchante. Les documents, il les avait encore dans sa sacoche et il en tremblait d’excitation à l’idée qu’il allait bosser sur des langues complètement inconnues. Mais voilà, il y avait un gros hic. C’était un programme militaire top secret. Sa famille n’aurait aucune information sur sa localisation, ni sur ce qu’il allait faire. Si la plupart du temps, la matriarche Moira laissait son petit dernier partir à l’aventure au bout du monde, c’était parce qu’au fond, elle savait qu’il reviendrait tôt où tard. Du coup, quand il avait mentionné cette offre, le message n’était pas aussi bien passé qu’avant.

Il avait failli se disputer avec sa mère et comme d’habitude, il était sorti en trombe, se réfugier chez Moriarty et « The Auld Alliance ». Du coup, il savoura sa bière comme si c’était de l’hydromel et pris le temps de se vider un peu la tête. Cela ne servait à rien de revenir pour se fâcher à nouveau. Cependant, il n’avait aucune idée pour le futur. Allait-il accepter ? Ce fut la mine joviale de son frère Angus qui vint le tirer de ses rêveries. Ah Angus. Même si Ryan aimait tous ses frères, sa relation avec l’avant-dernier était presque fusionnelle. Il faut dire qu’ils en ont fait des bêtises ensemble. Et ils partageaient ce même amour pour la découverte de nouvelles cultures.

Ils discutèrent pendant des heures. Mais c’était une bonne discussion, celle qui acheva de convaincre notre linguiste d’accepter. Il savait qu’un avion partait le lendemain et après une bonne soirée de beuverie, il prépara ses affaires et dit au revoir à toute la fratrie McGready. Il envoya un mail à son confrère pour lui prévenir qu’il acceptait, signa tous les papiers nécessaires et prit quelques cachets en prévision de la magnifique gueule de bois qu’il allait avoir.

Etats-Unis, la veille d’embarquer.

Ryan monta difficilement dans l’avion. Il avait sous-estimé la puissance de la bière à 12° (et surtout les pintes de bières à la suite). Sa mine faisait peine à voir, aussi il enchaîna les nurofen pour tenter de remonter la pente. Le trajet était long et lui permis de se reposer. A son arrivée, son confrère l’accueilli et lui fit un briefing pour la suite des opérations. Il allait embarquer à bord d’un hélicoptère pour une destination inconnue. Son cœur battait à cent à l’heure. Il avait tellement de questions, tellement de choses qui lui passaient en tête. Bon par contre, son collègue avait mentionné qu’il démarrerait en bas de l’échelle. Sur le coup, il l’avait mal pris. Et puis après tout, il s’était dit qu’à 32 ans, il était encore jeune et il pourrait sans problème s’adapter à ce nouvel environnement. C’était un peu le début d’une thèse. Une thèse top secrète.

Jour J, sur place.

Ryan n’avait pas très bien supporté le voyage en hélicoptère. La sensation n’était pas la même que dans un avion. Cependant, il était heureux d’arriver et surtout curieux. Cependant, on le largua dans un bureau, sans vue, car un énorme rideau de fer cachait le tout. Notre écossais se mit à râler légèrement quand on vint le tirer de ses pensées.

« Je me demande ce qu'il y a derrière! Oh pardon, je m'appelle Léna... Langford, mais je préfère Léna »

Ryan se tourna vers son interlocutrice. Une jeune demoiselle, l’air aussi désemparé que lui et qui, était assez jolie il faut l’avouer. Il esquissa un sourire amusé et répondit :

« Bonjour Sassenach ! Ryan McGready. Linguiste écossais. » ( Juste pour info : sassenach est un terme généralement utilisé pour parler des anglais, et pour Ryan par extension des américains. Chez Ryan c'est affectueux)

Puis il se retourna vers la vitre.

« A vrai dire, je me pose la question. Pendant un temps, j’ai soupçonné un trou géant avec un lapin blanc à côté, mais là je pense qu’il y a une grande armoire magique. »

Alice et Narnia en une seule phrase. Le Ryan était au taquet. Il fit un clin d’œil amusé à la jeune fille et enchaîna.

« Plus sérieusement, je ne sais pas. C’est frustrant, mais excitant en même temps. Et vous ? Quelques idées ? Vous êtes ici pour quelle raison? »

Léna fixait le jeune homme ; comment pouvait-il être si décontracté ? Cependant il avait raison sur une point cette aventure dans laquelle elle et ce jeune Écossais s'étaient embarqués promettait d'être existante.
La jeune fille se tourna alors vers le rideau de fer, ce qui se cachait derrière devait être vraiment sensible, une chose que n'importe qui ne peut pas voir. Depuis qu'elle était arrivée, Léna se posait encore plus de question qu'avant de monter dans l’hélicoptère . Ce Ryan était linguiste, rien à voir avec sa profession à elle et pourtant ils faisaient visiblement partie du même projet.

Elle pensa alors à Catherine ; sa grand-tante avait donc foulé ce sol, qu'est-ce qu'elle avait bien pu cacher à sa famille pendant tout ce temps.
Sans quitter la baie vitrée des yeux, la jeune infirmière répondit au linguiste

« Je suis infirmière, je viens du Maine et je crois bien que je n'en sais pas plus que vous sur la raison de notre présence ici. Apparemment ma grand-tante aurait travaillé ici il y plusieurs années de ça mais on ne m'a rien dit de pus ; je suis complètement perdue. »

Ainsi donc elle était infirmière… et ne partageait pas l’humour de Ryan ! Enfin, l’écossais notait surtout un grand stress qui envahissait la jeune femme. Elle devait avoir quoi ? 22 ans à tout casser ? Elle n’avait pas encore vu le monde et ses trésors. C’était normal dans un sens qu’il soit le plus détendu des deux. Il avait déjà roulé sa bosse un peu partout.

« Ah Sassenach, je comprends votre inquiétude. Je débarque tout juste de mon Ecosse natale et je me retrouve devant un rideau de fer. C’est assez déroutant. »

Apparemment, sa grande tante aurait travaillé ici. Hum serait-elle pistonnée ? Si c’était le cas, Ryan se sentait désolée pour elle. Pour avoir vu des étudiants pistonnés dans sa filière, ces derniers se devaient de redoubler d’efforts pour montrer qu’ils avaient bien leur place ici. Mais cela posait surtout de nouvelles questions. Infirmière, linguiste, militaires… Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer ici ?

« Hum… Peut-être allons-nous intervenir dans des régions quasiment pas explorées par l’être humain ? Je traduirai et surtout découvrirai ces langues pendant que vous soignerez nos blessés. Votre grande tante faisait quoi dans la vie ? »

Il était certain d’avoir déjà entendu le nom de Langford, mais il n’arrivait pas à restituer le contexte. Peut-être que son acolyte d’infortune pourrait l’éclairer. Et puis, c’était agréable de faire connaissance. Quitte à se lancer dans l’inconnue, autant commencer par connaître ceux qui allaient faire le voyage avec nous.

« Et puis, si on est déçu de la surprise, on pourra toujours râler ensemble… »

Il se tourna vers elle et lui afficha un sourire chaleureux et sincère :

« C’est toujours bien d’avoir quelqu’un à qui parler quand on se jette dans la grande inconnue comme ça. »

Il se retourna à nouveau vers le rideau de fer et l’air le plus sérieux du monde conclu :

« Mais je suis certain que c’est une armoire magique ! »

La présence de ce McGready avait quelque chose de rassurant, il semblait plus agacé par tous ces mystères que stressé. Ce comportement décrispa un peu la petite blonde, qui cessa de se ronger les ongles.

« Ben si c'est une armoire magique, j'espère qu'il n'y a pas de neige de l'autre côté »

Puis d'un coup elle se souvint d'une chose, Catherine lui racontait souvent des histoires dans lesquelles les protagonistes voyageaient dans d'autres mondes, mais ces récits étaient purement fictifs, des contes pour enfants améliorés...enfin c'est ce qu'elle avait toujours cru.

« Lorsqu'elle était jeune ma Catherine assistait son père, le Professeur en archéologie Paul Langford, elle parlait souvent de Gizeh, elle disait que ce voyage lui avait donné le goût de l'aventure »

Tout ça n'avait vraiment aucun sens !
Un homme entra alors dans la pièce et leva le rideau de fer qui dévoila un immense anneau de métal, qu'il appela « Porte des étoiles », ses explications furent, comment dire...on ne peut plus brèves .

Il expliqua qu'une fois en marche cet anneau permettrait aux deux jeunes gens de se rendre sur une station intermédiaire. Et qu'une fois là-bas ils seraient briefés et mis à l'épreuve. Sans en dire plus, le militaire les escorta au pied de la « Porte ».
Soudain l'anneau se mit à tourner sur lui-même et sans crier gare, une sorte de liquide bleu jailli du centre de celui-ci avant de se stabiliser.
Ryan et Léna eurent un mouvement de recul et le militaire les invita à avancer de l'autre côté.

La jeune fille se tourna vers son nouvel ami.

« Ils veulent qu'on traverse ce machin ? »

[HRP:

Lorsque vous traverserez la porte, vous pourrez poster ici : https://sgz-a-rpg.forumactif.org/t242-arrivee-sur-la-clss

Ensuite quelques remarques :

1. Les textes autre que les dialogues et les pensées des personnages sont normalement à mettre en italique.

2. Pensez à aérer un peu vos textes en sautant des lignes avant et après les dialogues ou à chaque nouveau paragraphe, par exemple. C'est plus agréable pour la lecture. ]

La jeune infirmière se décrispa légèrement, ce qui fit plaisir à Ryan. Il faut dire que la situation pouvait être très stressante. Elle se risqua même à un trait d’humour sur la nature du lieu où ils iraient. C’est vrai que l’idée d’aller en Antarctique n’était pas réjouissante. Léna parla de sa tante et l’écossais eut un déclic. Langford ! L’archéologue ! Il avait lu quelques articles concernant son travail en Egypte. Ryan se demandait qu’est-ce que la nièce d’archéologues, infirmière de surcroît, allait faire avec un linguiste et des militaires. Oh diantre que c’était excitant comme aventure. Il pensait à Angus, à toutes ces choses qu’il aimerait lui dire. Et encore, le clou du spectacle arriva quelques minutes après l’échange entre les deux recrues.

Ils se retrouvèrent devant cette « Porte des Etoiles », un gigantesque anneau censé les amener dans une station intermédiaire. Là, jeunes gens, soyons honnêtes, le cerveau de Ryan était en ébullition. Pendant qu’on leur expliquait ce qu’ils allaient subir, lui observait les symboles sur l’anneau, ainsi que sa forme et le matériau utilisé. Dans sa tête, il décortiquait tout. Qui avait fait ça ? Dans quels buts ? Que représentaient les symboles ?

Il n’eut pas vraiment le loisir de réfléchir plus, car on « activa » la Porte. Un liquide bleu fit son apparition et se stabilisa devant les deux petits nouveaux. Il faut dire que c’était assez impressionnant, car et notre écossais, et notre jeune demoiselle du Maine eurent un mouvement de recul. Bon bien sûr, dans le cas de Ryan, ce mouvement s’accompagna par une tonne de jurons en gaélique (jurons qu’il fit dans sa tête, il n’était pas non plus fou). Mais dans quoi s’était-il embarqué ? Qu’était-ce liquide ? Allaient-ils finir trempés en le traversant ? Etait-ce ça qu’on appelait la téléportation ? Léna le tira doucement de ses pensées. Elle était inquiète, tout comme lui.

« Je pense… »

C’était quand même énorme. Il pensa à sa famille à Aberdeen. Il eut un léger pincement au cœur. Mais bon, il était là pour changer de vie et il supposa que sa jeune amie infirmière aussi. S’il avait su, il se serait habillé de son unique kilt et aurait chargé, tel un Highlander le ferait face à l’armée des tuniques rouges. Mais bon, il était vêtu sobrement, pantalon noir et chemise blanche (histoire de faire bonne impression au moins le premier jour).

« Je dois dire que je suis à la fois choqué et émerveillé devant ça. Depuis le temps que je voyage aux quatre coins du monde pour décrire des langues en danger, je n’avais jamais vu un tel édifice. »

Il respira un grand coup. Il n’osa pas proposer à Léna de prendre sa main pour traverser, mais il se dit que s’il osait le pas en premier, ça montrerait à la jeune femme qu’elle n’a rien à craindre. Il lui adressa un sourire amusé et lui dit :

« On se retrouve de l’autre côté Sassenach ! C’est l’heure de découvrir notre futur ! »

Et il traversa, n’ayant aucune idée de l’endroit où il allait atterrir.

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